Née en 1980, Jennifer Brédeville-Defresne est Artiste Plasticienne et Art-Thérapeute. Elle vit et travaille à Paris.
En 2005, elle obtient une maitrise d’Arts-Plastiques au centre Saint-Charles, Paris I-Panthéon-Sorbonne. La transversalité des pratiques est au cœur de ses réflexions et de sa pratique artistique. Son affection pour la danse contemporaine et la danse Butoh, ainsi que pour la musique vient aussi nourrir sa pratique des arts "visuels".
L’art qui l'interpelle donne souvent à voir une matérialité en résonance avec des mouvements internes : « [...] à la fois je deviens dans la sensation et quelque chose arrive par la sensation, l’un par l’autre, l’un dans l’autre.» (Henri Maldiney, "Regard Parole Espace")
Durant ces années de professorat, elle découvre qu'accompagner la pratique d'une personne en étant à l'écoute de ce qui se joue pour elle, dans son corps, dans l'infime, et qu'adapter le dispositif en conséquence (changement d'outils, de postures, de formats...) est une façon tout à fait particulière de l'accompagner vers un "aller mieux" ou "un être davantage", une transformation en profondeur dont la personne est l'auteure. Elle s'oriente alors vers l'INECAT (Institut National d'Expression de Création, d'Art et de Transformation) afin d'élaborer ce dont elle a l'intuition pour devenir une Art-Thérapeute certifiée et reconnue par l'état (certification RNCP).
Son champ d'accompagnement et de création s'inscrit bien dans les Arts-Plastiques tout en ayant quelques extensions dans le sonore et le geste : la main qui danse sur le papier, le son produit par son contact sur la feuille... et les sons des corps, les sons dans l'atelier. Les interactions subtiles et chorégraphiques des déplacements dans l'espace sont tout autant d'indications de formes naissantes qui l'inspirent et la guident pour élaborer ses accompagnements, tout comme ce qui se joue sur le support ou dans la forme modelée.
En 2018, un heureux hasard la met au contact d'enfants porteurs d'autismes au sein d'un atelier médiatisé par les Arts-Plastiques. Cette rencontre l'a porte ensuite tout au long de ses quatre années de formation d'Art-Thérapeute à l'INECAT.
Howard Buten écrit : "Pour se rendre intéressant auprès d’un autiste, il faut comprendre ce qui l’intéresse". Il ajoute :
"Accepter les autismes des autistes – les apprécier même – au point de vouloir les imiter demande des capacités humaines particulières qui ne sont pas données à tout le monde. […] Nous avons peur de les heurter, de les envahir, de ne pas respecter leur choix de solitude. On se pose des questions sur la bonne distance à respecter, sur le temps qu’il va falloir, sur les signes. Dans un premier temps, il s’agit d’être là et d’attendre […], tout en s’efforçant constamment – par sa posture physique (passivement ouverte vers lui), sa détente […], sa position géographique dans la pièce (à un angle de quarante-cinq degrés, pour lui permettre de nous voir ou de ne pas nous voir facilement, et à une distance de deux mètres pour commencer) et par son regard (neutre, mais, néanmoins, intéressé) – d’être disponible pour lui. Tout comme le renard du Petit Prince, l’autiste vous fera savoir ‘’quand’’, et ‘’jusqu’où’’. " (Howard Buten, "Il y a quelqu’un là-dedans")
Savoir attendre, disponible, pour que quelque chose émerge sans l'imposer, avec l'autre, et dans la matière.
Elle obtient son diplôme d'Art-Thérapeute RNCP en 2023. Elle exerce en hôpitaux de jour en tant que salariée et intervenante extérieure.